23h. Bogota. Nous posons le pied sur le sol colombien après une nuit cinématographique pour les uns, décousue pour les autres. L’air est glacial. Le temps de s’engouffrer dans un taxi, nous voilà dans le quartier de la Candeleria. Mahault ne rêve que de poursuivre sa nuit. Les draps sont humides. L’hôtesse mutique nous dépose deux petits bains d’huile et des couvertures de laine.


Paris-Bogota (1/2)
« Maman il est 3/04 on va petit déj’ », « Maman il est 5/07… ». L’horloge parlante est en route et ne se stabilisera à 8/30 qu’une semaine plus tard.
L’hostel recommandé par une amie (coucou Audrey) révèle tout son charme le lendemain, à l’heure où blanchit la campagne ! Une bâtisse de plain-pied de trois cent ans évoluant autour de trois jardins intérieurs verdoyants.

Candeleria est une véritable carte postale d’architecture coloniale s’étirant nonchalamment de part et d’autre de la place Bolivar. Nous accomplissons consciencieusement notre rôle de touristes fraichement acquis en posant devant façades, monuments et sculptures. Outre nos congénères de voyages, facilement identifiables, nous percevons différents types physiques : des petits amérindiens, de larges métisses et quelques black.

Nos déambulations nous mènent au Musée Botero, expo que j’avais savamment évitée lors de son passage à Aix. Mais bon, être en Colombie sans voir Botero c’est comme ne pas danser en écoutant Shakira à Santa Marta ! Rien que pour voir les têtes médusées des filles face à ces silhouettes girondes défiant n’importe quel programme nutritionniste. Mahault s’amourache d’un bronze dodu à souhait. Max parcourt le reste de la collection et tombe en amour devant un dessin de Giacometti. Botero a du bon.

Nous poursuivons notre circuit de bons petits soldats en grimpant dimanche au Cerro de Monserrate. L’église est bondée, les gorges déployées. Mahault s’attarde à la découverte des colibris, Max sort son aquarelle.

Mais elle est où la ville ?! Direction le Nord de Bogota à zona Rosa pour humer l’air du temps. Pistes cyclables, boutiques branchées et bonnes tables s’émaillent au milieu de résidences chics parées de briquettes.

Il va nous falloir maintenant gagner nos galons de voyageurs. Direction le Santander et ses bus tortillards où il faut négocier des coudes ses places à l’avant. Villa de Leyva, première escale. Nous sommes toujours dans une carte postale architecturale où une place monumentale pavées de gris impose une austérité dont les amérindiens ont certainement eu du mal à s’accommoder. Moi-même je m’imagine Isabelle la Catholique débouler à chaque virage pour me dire de me tenir droite à coups de missel sur la tête.

Il fait toujours froid. Les touristes se baladent en bottes en plastiques. Cela me fait penser à celles que je n’ai pas prises Noël dernier en Andalousie ! Heureusement, un fou comme on les aime, Octavio Mendoza, a construit de ses mains le plus grand morceau de poterie au monde, la maison Terracota. Un ovni tout droit sorti d’un épisode de Star Wars. Magma informe de l’extérieur, la maison tout en courbes est une invitation à la douceur et à l’utopie. Après avoir croisé un réalisateur français en tournage et un dutsch fou de motos qui revient d’Amazonie avec sa fille, nous packons et repartons avec une farouche envie de voir des vrais gens dans une vrai ville.

Paris-Bogota (1/2)

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