Chine

Paparazzi
Si la Chine n'a aujourd'hui de communiste que le nom, le touriste chinois par son communautarisme reste fidèle au bon vieux Karl.

Il se déplace en meute, un appareil photo entre lui et la réalité, concentré sur le flag à suivre, le programme à tenir.

C'est ainsi qu'à Jiuxian, aspirant à la tranquillité après une traversée de l'empire du milieu éprouvante, nous nous sommes retrouvés cernés par des bus vomissant sans discontinuer des flots de photographes. Première victime de l'objectif, Mahault. Bébé blanc exotique qui doit aujourd'hui alimenter les galeries photos des réseaux sociaux chinois.

Les premières fois nous étions amusés, observant Mahault tester ses nouveaux sourires, avec dents, sans dent, façon wistiti... La situation s'est envenimée quand certains ont commencé à vouloir nous l'arracher des bras ou l'agripper pour poser à côté du rejeton qui n'a jamais vu de bébé blanc ou du gros lard qui a décidé de commencer une collection... Les cris sont arrivés et la phobie avec. Mahault attaque, mord, griffe dès qu'elle voit un objectif s'approcher avec le consentement de ses parents face à ces grossiers personnages qui ne veulent faire cas de leurs objections.

Alors à la sortie des promène couillons, la première photo déclenche une avalanche. Nous fuyons. Qu'ils continuent le story board de leurs vacances en oubliant la scène du petit singe. Qui plus est, pas même une cacahuète! On se sent traqué,ce tourisme numérique est truqué, ce pays est un zoo, nous sommes dans la cage.

Le temps de refaire notre visa pour avancer la date du départ et nous voilà passsant à pied la frontière, une vingtaine de paparazzi à nos basques. La traversée du Nord vietnamien nous offre une trêve méritée. Le chinois de la frontière ne nous suit pas dans notre folle course en transports communs.

Nous arrivons à Sapa, QG du tourisme traquant la photo du minoritaire. Une heure après notre arrivée, assis sur les marches de notre hôtel nous tchatchons avec une jeune maman Daos et son bébé s'abritant sous la tonnelle. Et là, le revoilà, gras et suintant son canon rebondissant sur son gros bide. Je lui demande poliement de foutre le camp. Le hideux s'en moque, tente d'attraper Mahault qui se débat, nous le repoussons et là, comble de l'élégance, il vient poser son gros cul entre Stan et moi, Mahault réfugiée entre nos jambes, et demande à sa horde de mitrailler. C'en est trop, les insultes pleuvent, Joli notre amie Daos connaît ce genre de situation et très naturellement leur demande un dollar pour la photo...

J'ai une révélation. Nous sommes tous des minoritaires pour les chinois!

Nous fuyons de nouveau. Après 20km de piste nous avons trouvé notre havre de paix, tout en haut d'une montagne où même si un objectif se pointait le brouillard est tel que la photo serait floutée!

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L'étonnement.

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La crispation.

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Et...

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L'air con.

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On t'a vu...

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Parc interdit aux touristes chinois...

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Et autres bestiaux.

Paparazzi
Hé oui Stan... Et pas une cacahuète.

Paparazzi
Hem, celle là je devais la prendre...

Paparazzi
Allez, on rentre au bled!