Colombie

On arrive à Carthagène des Indes ville calfeutrée à l’abri de murailles centenaires. Le centre historique aux façades hispaniques et aux ruelles pavées cultive l’élégance coloniale où la salsa passe par les fenêtres. Les gamins jouent au foot sur du macadam défoncé et les nuées de touristes se prélassent au soleil et nous fatiguent rapidement.


Les caraïbes
Sur la cote Caribéenne, on s’arrête deux jours à Tolu cité surréaliste. Un pousse-pousse nous cueille à la gare, entasse nos bagages et s’époumone jusqu'à notre hôtel, une honte furtive s’empare de Maxime. La cote est peuplée d’anciens esclaves noirs, dans chaque commerce on nous apostrophe « A la orden » « A vos ordres » un reliquat du colonialisme qui nous rappelle le Sénégal. Les bouis-bouis au bord de mer font des combats de sono de salsa à tue-tête. Le soir, de grands pousse-pousse éclairés de mille feux se transforment en discothèque ! c’est un tohubohu invraisemblable.

Au port des pirogues nous attendent, c’est la demi-finale, je recule le départ à mon grand dame. Le capitaine nous fait alors patienter, il attend un passager, c’est un camion de marchandises. Les yeux exorbités, nous voyons embarquer des sacs de ciment, des poutres, de la ferraille qui submergent notre frêle embarcation. Nous protestons, vociférons en français, c’est le dernier bateau. On nous propose des gilets de sauvetage toutes dents dehors sensés nous rassurer. Notre équipage ressemble à un boat people, Mahault est terrifiée, le bateau tangue dangereusement, les vagues nous submergent, la capitaine écope, 45 minutes de torture, on arrive à l’Isla Fuerte, rincés.

L’ile est peuplée de 2000 pécheurs-cultivateurs. Les véhicules et l’électricité y sont proscrits. Elle est parsemée de chemins bucoliques où la flore est en folie. On s’installe au Playita Lodge, un petit paradis à la pelouse anglaise et cocotiers flamboyants. Un panneau nous met en garde : chute de noix de coco. 11 morts idiotes en Colombie cette année. Mahault réclame un casque de chantier. Nous logeons dans une hutte sommaire affublée de moustiquaires trouées où l’air semble avoir disparu, un four.

On fait connaissance avec une famille colombienne. Les parents, Laydi et Daniel prof de sociologie et leurs enfants Isabella qui se lie d’amitié avec Mahault et José que l’on prononce Françoué !

On s’éternise dans ce havre de paix, Laydi nous programme nos journées à un rythme militaire : balade en bateau, visite de bébés tortues, déjeuner chez les pécheurs, promenade dans le ravissant village … Le soir, nous nous régalons de langoustes et mérous puis cours de salsa au clair de lune.





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