Ici il fait jour à minuit
Eugène a un visage de poupon aux yeux acides, froids, translucides, les mains calleuses revêtues d'une couche de couleur crasse. Il conduit son van Uaz au son de lady Gaga à travers la steppe à toute allure sur des chemins à peine dessinés, défoncés, boueux. À chaque col on croit se jeter dans le vide mais c'est le lac gelé qui nous prend à la gorge, immensité d'un blanc bleu cristallin.

Eugène est un taiseux, un insulaire, il nous conduit dans son hameau au fin fond de lîile Olkhon , dix âmes en comptant les chiens ! Notre masure se niche au fin fond d'une vallée entourée de collines et du lac.

Eugène nous installe dans le néant, le silence et la nudité. Un poêle trône au centre de la pièce unique ou nous apprenons à revivre le temps passé sans électricité, eau courante, toilettes et salle de bains. Le temps s'étiole, le calme fait un bruit terrible, l'air glacé givre, la lumière ne s'éteint jamais. On apprend avec difficulté à combler l'ennui avec rien.

Eugène nous nourrit de soupe et de graines au portion minimaliste accompagnées de thé noir comme un café.

Eugène nous sort de son paradis pour un autre au cap Khoboï au volan de son engin soviet c'est toujours l'aventure.

Eugène nous raccompagne à la civilisation après trois nuits et n'a toujours pas décroché un mot !

Ici il fait jour à minuit
Notre masure

Ici il fait jour à minuit
Traineau pour aller pêcher au chaud sur la glace

Ici il fait jour à minuit
Le Uaze

Ici il fait jour à minuit
La cuisine

Ici il fait jour à minuit
La soupe

Ici il fait jour à minuit
Le trou du hameau

Ici il fait jour à minuit
Affamé un canard à qui j'ai tordu le cou (ho le menteur c'est un pécheur qui te la donné! max)

Ici il fait jour à minuit
Max en haut de la colline

Ici il fait jour à minuit
Balançoire maison

Ici il fait jour à minuit
Retour a la civilisation

Ici il fait jour à minuit
Lac pris dans la glace