Le train, l'automobile du pauvre.
La compagnie ferroviaire Indienne the Indian Railways est un monstre tentaculaire de 63 000 kilomètres de lignes construites par les Indous pour les anglais « le rail du sang », 6500 gares, 1,5 million d’employés, 5 milliards de passagers.

Réserver un ticket est un vrai chemin de croix, les billets sont disponibles 90 jours avant le départ d’un train, et nos quelques un milliard 200 millions d’indiens se les arrachent comme le précieux sésame d’une finale de criket et en font un immense marché noir.

Pour réserver en ligne depuis Marseille il faut un n° OPD par email avec la photocopie du passeport et du visa, puis ils t’envoient un SMS avec ton password mais que sur les portables Indiens !

On a donc décidé de tenter notre chance à la gare de Bombay Chhatrapati Shivaji Terminus ou plus simplement CTS, merveilleux bâtiment néogothique, ancienne gare victorienne, un peu défraîchie mais comme on l’aime, d’un style victorien, hindou et musulman, le tout passé au mixeur, une géante maison normande avec des acrs-boutants, dômes, tourelles, flèches et vitraux classés par l’Unesco quand même.

Un marrée humaine rentre et sort dans un désordre cacophonique, où fonce notre chauffeur de taxi klaxonnant et jurant a en faire mourir de rire Mahault, le tout sous une chaleur moite et polluée.

Privilège des nantis, notre caste de touristes à droit à son guichet et ses bancs réservés avec un ventilateur ! La classe. On déchante vite quand la guichetière, grosse fatma aux lèvres pulpeuses et au cou plus large que mes cuisses, noyée dans son double menton et au regard noir délicatement maquillé d’un trait aussi noir, drapée d’un sari bariolé, nous assène en anglais une tirade shakespearienne. Je demande plusieurs fois qu’elle répète ses vers, mais suis dans l’incapacité de la comprendre, offusqué je laisse ma place à Anne qui la séduit.

On comprend qu'une partie des billets sont vendus 24 heures avant le départ, le Tatkal. Nous prenons rendez-vous pour le lendemain à 9 hoo tapantes, les billets partent en fumée en un quart d’heure.

Bombay - Madras 23 heures de train, pour nous une formalité... Il y a 7 classes différentes, l’ AC 1 cabine de 4 couchettes fermée avec air con, la AC 2 un wagon avec des couchettes de 4, des rideaux et l’air con, la 3AC un wagon avec des couchettes de 6 sans rideau mais l’air con, la AC chair, la Slepper class sans air con sans rideau sans fenêtre et sans porte ! Et enfin l’unreserved 2nd class siège en bois bondée au max, la bétaillère.

Arrivés devant notre wagon a 20h30 on comprend vite que la fatma s’est foutue de nous et nous a collé en AC2, on se consolera avec nos rideaux qui ne masqueront pas l’odeur et les ronflements de nos voisins de bord. Nous assistons a un ballet de vendeurs qui enchantent les filles vite déçues par la dose de piment dans chaques plats. À 22 h 00 c’est l’extinction des feux et le tambours de ronflement à peine masqués par le roulis, mais on s’écroule exténué par la chaleur des jours passés. On se fait réveiller a l’aube par Mahault qui demande sans cesse quand es que l’on arrive en Inde, où sont les éléphants, les singes et les crocodiles !

On nous vend un thé très sucré et mélangé à un lait fermenté beurk, Mahault le boit avec ses céréales. On essaye de descendre du train pour en griller une ; Interdit ! On demande si on peut fumer entre les wagons ? Interdit, 300 roupies d’amende soit 3 euros ! On tente notre chance, le serveur ouvre la porte, le train en pleine action 40 klmh et nous dit "soufflez bien dehors" ! Un paysage désolé, râpé et sale défile lentement.

Je ne sais pas si on re-tentera l’expérience ! Stan

Le train, l'automobile du pauvre.

Le train, l'automobile du pauvre.

Le train, l'automobile du pauvre.

Le train, l'automobile du pauvre.

Le train, l'automobile du pauvre.

Le train, l'automobile du pauvre.

Le train, l'automobile du pauvre.


Commentaires

1.Posté par Lesage le 04/07/2014 22:07
Excellente occasion pour arrêter de fumer !!!!

2.Posté par Eloi le 07/07/2014 22:40
Bisous, les cocos. Enjoy the trip, sorry to miss you in Marseille...

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