C’est un chauffeur turc de ces villages frontaliers qui nous fait passer la border. L’homme veut porter beau pour l’événement et nous fait attendre devant la case du barbier où il s’offre une mise au propre.


Le jour le plus long
Nous voilà parés. La route est longue mais belle, serpente à travers la montagne, contourne les lacs tandis que notre chauffeur enchaîne les clopes tout en tapant la discute avec Stan qui lui répond en italien… un grand moment. Une fois de l’autre côté, un petit détour pour embrasser les copines de la maison de tolérance du coin sous couvert de nous montrer les ruines d’un château, on comprend mieux la mise en beauté, puis un tour au premier marché géorgien pour s’approvisionner en melons, clopes et pain et nous voilà à portée de la citée de la reine Tamar, Vardzia la belle s’offre à nous, accrochée à la montagne telle une fourmilière.

Je vous l’ai dit, l’homme est turc. A cette heure nous ne connaissons rien de la conduite géorgienne… C’est en rejoignant Koutaïssi que nous prenons la mesure du conducteur slave. C’est un peu Delphine sur la Corniche à Marseille… une création de troisième voie systématique avec dépassement dans les virages de préférence tout en ne touchant jamais à la pédale de freins. Le lendemain nous louons une petite japonaise…
Stan conduit en père peinard slalomant entre vaches, veaux, cochons, poulets… La carte n’est pas très précise, nous interrogeons quelques voisins et finissons par trouver la maison de Lali, enchantés de notre trouvaille ! Nous nous présentons mais Lali nous explique que oui elle est Lali mais que non elle ne reçoit pas de touriste et qu’elle ne connaît pas ce guide… nous repartons penauds. Stan veut cependant mener l’enquête. Le Petit futé qui n’en porte que le nom conseille de s’adresser au musée de la ville où Lali est une célébrité. Nous voilà partis au musée, Mahault ravie à la perspective d’une nouvelle chasse aux trésors. Mais c’est plutôt une chasse au musée qui s’annonce. Ladite institution, en travaux, est fermée… Une commère sort de chez elle et nous voyant dépités décide de prendre notre destin en main. Elle nous fait enjamber une barrière et monter une colline où se dresse une ravissante maison en bois sur pilotis. Nous comprenons qu’il s’agit de la maison du directeur. Une cabane jouxte la belle bâtisse que je lorgne pour la nuit où trois gardiens clope au bec et flingue à la ceinture matent les JO. Mamie commère emprunte le téléphone d’un des gars, s’agace au téléphone et nous dit d’attendre. Le directeur arrive. Le temps de se faire proprement sucer les chevilles par des insectes affamés et voilà l’homme de la situation. Je rassemble mes séquelles d’allemand pour poursuivre. Le notable du village ne connaît pas de Lali. Nous voilà partis pour une visite particulière de la collection du musée, adieu ma chambre, que nous abrégeons en expliquant que les filles attendent dans la voiture. Nous repartons avec le DVD chèrement acquis de la Pompéi géorgienne, hé oui tout a un prix ! Le gars nous rejoint en bagnole et nous invite à le suivre, il connaît un très bon hôtel. Et quel hôtel ! Un bâtiment soviétique le long de la route à un prix prohibitif. Dès que notre gentil directeur tourne les talons nous partons en courant, l’hôtelier à nos trousses. Stan fait une croix sur Lali, enfin, fou rire général dans la japonaise sauf Mahault qui a eu un vrai coup de cœur pour les dessus de lit en satin… Un petit guide local découvert à Koutaïssi recommande une famille de musiciens à 30 bornes de là. Va pour la musique. J’appelle l’hôte qui dans un bel allemand m’assure qu’il est ravi de nous recevoir. Maxime commence à imaginer de quoi sera fait notre dîner. Arrivés audit village nous montrons la photo de la famille censée nous accueillir. Deux bilingues russes après concertation décident de nous y emmener. Nous suivons l’auto et nous arrêtons devant une belle maison qui ressemble à s’y méprendre à celle de la photo. Un gentil papy que l’on sort de son sommeil vient à notre rencontre mais ne comprend pas un traître mot à cette histoire de musique. Stan m’indique un deuxième numéro. Une jeune fille répond dans un bon anglais en m’assurant que personnes n’est attendu ce soir chez eux et que sa maman n’est pas là. Il y a des jours comme ça… Je rappelle l’allemand qui me dit qu’il s’agit d’un énorme malentendu, qu’il pensait que nous étions à Koutaïssi où nous attend notre chambre familiale. Je regarde Stan, inutile de poser la question je connais la réponse de l’animal « avec moi, jamais de demi-tour ! ». J’explique au géorgien teuton que là c’est quand même la "scheise". Il me rappelle dix minutes plus tard, un vigneron peut nous accueillir ce soir, c’est à trente bornes… encore.
Il fait nuit, les vaches ne sont pas éclairées, les promeneurs du soir non plus… C’est ainsi que nous nous retrouvons sur la place de l’église d’un village où un sauveur a promis de venir nous chercher. Il est 22h30, Gaioz nous recueille dans son nid et nous sert la meilleure salade de tomates de tous les temps.

Le jour le plus long

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